Les voitures françaises et le segment premium n'ont jamais vraiment fait bon ménage. «C’est vrai et il y a plusieurs raisons à cela», reconnaît Xavier Peugeot, à la tête de DS – la marque premium du groupe Stellantis – depuis quelques mois. «Par le passé, nous avons trop souvent souffert de problèmes de fiabilité. Et il faut admettre qu’en termes de performances, nous étions souvent en retrait. Ce qui, face aux concurrents allemands notamment, nous a longtemps desservis.»
«Étions», en effet. Car avec la version électrique de la N°8, DS dispose de sérieux atouts. Et notamment d’un argument choc, à savoir une autono.ie annoncée jusqu’à 750 km. À ce jour, aucun autre modèle du segment ne fait mieux. Pour profiter de l’autonomie maximale, il faut opter pour la version traction dotée de la grande batterie de 97,2 kWh.
Autonomie et charge DS N°8
Baptisée FWD (Front Wheel Drive) Long Range, elle revendique une autonomie de 750 km selon le cycle mixte WLTP, et même 909 km en usage urbain. Avec cette même batterie – dont les cellules NMC (nickel-manganèse-cobalt) sont fabriquées en France – DS propose également une version haut de gamme à transmission intégrale, qui atteint respectivement 688 et 778 km selon les mêmes cycles. Enfin, une version traction équipée d’une «petite» batterie de 73,7 kWh est aussi au programme, avec une autonomie théorique allant de 550 à 655 km. Ce qui reste tout à fait honorable.
Toutes les versions de la N°8 acceptent une recharge en courant continu (DC) jusqu’à 160 kW. Selon DS, cela permet de récupérer l’équivalent de 200 kilomètres en seulement 10 minutes. La recharge de 20 à 80% demande 27 minutes sur une borne rapide. Ce qui explique d’ailleurs l’écart limité de 6 minutes face à l’Audi Q6 e-Tron, malgré un arrêt supplémentaire. L’Audi accepte en effet des charges DC jusqu’à 270 kW. En courant alternatif (AC), le chargeur embarqué de la N°8 accepte jusqu’à 11 kW.
Spécifications et performances DS N°8
En configuration de base, le moteur électrique situé entre les roues avant développe 230 ch, ce qui permet un 0 à 100 km/h en 7,7 s. Avec la grande batterie, la puissance monte à 245 ch. Mais attention à ne pas se laisser tromper: la FWD Long Range est plus lourde et met même un dixième de seconde de plus pour atteindre les 100 km/h.
Et si cela vous inquiète, sachez que la version à transmission intégrale reçoit un moteur supplémentaire à l’arrière, pour une puissance cumulée de 350 ch. Résultat: le 0 à 100 km/h est bouclé en 5,4 s. La vitesse maximale, elle, est limitée à 190 km/h, toutes versions confondues.
Design et dimensions DS N°8
Beaucoup dépendra de l’accueil que recevra cette DS N°8. Car c’est à la fois l’avantage et l’inconvénient d’un design affirmé comme celui-ci: on adore ou on déteste. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais une chose est sûre, la DS N°8, qui repose sur la plateforme STLA Medium partagée avec les Peugeot 5008, Opel Grandland et Citroën C5 Aircross, ne manque pas de présence.
Avec 4,82 m de long, 1,90 m de large, 1,58 m de haut et un empattement de 2,90 m, la N°8 est donc un beau bébé. Selon la teinte choisie, certains traits de son style de SUV coupé ressortent plus que d’autres, comme les couleurs claires qui mettent en valeur les lignes sculptées, tandis qu’un coloris sombre souligne son allure massive et monolithique. La configuration bi-ton, elle, accentue son côté exclusif… ou chic, selon les sensibilités.
Habitacle et coffre DS N°8
Pour une voiture de ce gabarit, l’habitabilité déçoit quelque peu. À l’avant, rien à redire, mais à l’arrière, l’espace aux jambes est compté et la garde au toit juste suffisante pour les grands gabarits, la faute à une ligne de toit plongeante. Le coffre, profond, offre un volume de 560 litres, extensible à 1873 litres banquette rabattue, mais la silhouette fastback limite les possibilités de chargement au-dessus de la ceinture de caisse.
Derrière le volant, on oublie vite ces compromis. Les sièges offrent un excellent maintien et de multiples réglages et l’habitacle jongle entre raffinement et originalité. Prenons ce volant à quatre branches orné d’inserts baptisés «clous de Paris», dont la teinte rappelle celle des buses d’aération, là où les panneaux de porte rejoignent la planche de bord. Un mot aussi sur les portes, où un insert en aluminium regroupe l’éclairage d’ambiance, les haut-parleurs et... la poignée.
Les matériaux soignés donnent même à la version de base l’atmosphère attendue d’un modèle premium. Une chaleur bienvenue face aux écrans numériques: 12,5’’ pour l’instrumentation, 16 pour l’écran tactile central qui commande l’infodivertissement et les réglages du véhicule.
Confort DS N°8
Le confort est digne d’une DS, grâce à une combinaison de matériaux insonorisants, d’un bon aérodynamisme et des qualités de la propulsion électrique. Dès la finition Étoile, la N°8 dispose de la suspension DS Active Scan, capable d’anticiper les irrégularités de la route pour adapter les amortisseurs en temps réel. Résultat: on a vraiment l’impression que la route est lissée devant soi. Oui, même une DS moderne peut faire penser à un tapis volant, à l’abri des vicissitudes de la route.
Mais confort ne rime pas ici avec mollesse. Le toucher de direction pourrait être plus précis, certes, mais le comportement reste équilibré et maîtrisé, même à bon rythme. Le tout grâce à des modes de conduite bien calibrés, sélectionnables facilement via un bouton sur la console centrale.
Consommation DS N°8
C’est aussi à cet endroit que se trouve le bouton d’activation du mode «one pedal». Un mode que nous avons peu utilisé, préférant intervenir manuellement sur la régénération via les palettes derrière le volant. Ce système permet d’optimiser la décélération douce – en roue libre – et ainsi de maximiser l’autonomie.
En gérant intelligemment les outils disponibles, les 15,9 kWh/100 km annoncés pour notre version d’essai sont parfaitement réalistes.
Prix DS N°8
Avec un prix de base de 59.200 €, la DS N°8 affiche des arguments solides. La finition Pallas offre déjà un équipement très complet. Mais pour plus, il faudra piocher dans les packs optionnels, qui peuvent vite faire grimper l’addition. Par exemple, pour bénéficier d’un affichage tête haute, il faut opter pour le pack Tech à 2.500 €. Il inclut aussi une caméra à 360° et un assistant de conduite efficace.
Tout en haut de la gamme, la version AWD Long Range en finition Jules Verne réclame 81.400 €. Elle se pare alors de cuir nappa, d’un toit panoramique, d’un système de vision nocturne, d’un pare-brise chauffant, d’un système audio Focal et de jantes de 21’’.
Conclusie DS N°8
Avec 750 kilomètres d’autonomie annoncée, la DS N°8 a de quoi séduire les électromobilistes. Mais son véritable attrait réside dans un ensemble cohérent, confortable, sûr et valorisant. Un modèle abouti, au comportement rassurant, aussi bien en version traction qu’en transmission intégrale. Dommage seulement que l’espace arrière soit limité et que certains détails manquent encore un peu de standing.
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